La sélection
- Grégoire Bouillier, Le cœur ne cède pas, Flammarion
- Corinne Desarzens, Un Noël avec Winston, La Baconnière
- Eva Kavian, L’engravement, Éditions La Contre Allée
- Jean-Baptiste Maudet, Tropicale tristesse, Le Passage
- Polina Panassenko, Tenir sa langue, Éditions de l’Olivier
- Anthony Passeron, Les enfants endormis, Éditions Globe
- Guillaume Perilhou, Ils vont tuer vos fils, Éditions de L’Observatoire
- Laurence Potte-Bonneville, Jean-Luc et Jean-Claude, Verdier
- Lucie Rico, GPS, P.O.L
- Jane Sautière, Corps flottants, Verticales
- Anne Savelli, Musée Marilyn, Inculte
- Kinga Wyrzykowska, Patte blanche, Seuil
Le Jury 2022
Chaffat, lectrice (actuellement détenue au Centre pénitentiaire de Rennes)
Alice Develey, journaliste (Le Figaro)
Cécile Gateff, lectrice
Philippe Ginesy , libraire (librairie des Abbesses)
Sébastien Grisez, lecteur
Caroline Loeb, lectrice
David Louët, lecteur (La Poste)
Ilana Moryoussef, journaliste (France Inter)
Philippe Piazzo, lecteur
Marie-Rose Guarniéri, fondatrice du Prix Wepler-Fondation La Poste
Élisabeth Sanchez, secrétaire générale du Prix Wepler-Fondation La Poste
le lauréat
Anthony Passeron - Les Enfants endormies éditions Globe
La mention spéciale
Lucie Rico - GPS éditions P.O.L

Discours de Marie -Rose Guarnieri
Chers amis bonsoir,
Depuis 25 ans, presque rituellement, nous sommes là devant vous, et c’est toujours avec beaucoup d’émotion que je retrouve ce flot d’amis, ces quelques centaines de visages de la grande chaîne du livre et de la presse.
J’en reconnais certains, fidèles, et j’en découvre avec plaisir de nouveaux, signe que nos métiers perpétuellement se ravivent…
Merci de votre présence qui exprime combien la littérature est encore notre ciment vital à tous pour respirer…
Ici nous tentons de recueillir quelques astres littéraires plus rares ou plus lointains et de les choyer dans leurs particularités et leurs complexités…
Je remercie donc ce nouveau jury tournant 2022 pour son ardeur, ses convictions, son exigence, sa minutie visionnaire à composer une sélection où chaque auteur ouvre un horizon littéraire insoupçonné…
Merci pour votre faim de littérature, votre temps et votre engagement désintéressé !
Je remercie aussi mes généreux et géniaux partenaires :
La Fondation La Poste et tout particulièrement le Président Philippe Wahl, cet être de lecture, Anne-Marie Jean, la déléguée générale, Maryline Girodias, Patricia Huby ainsi que Nathalie Jungerman, rédactrice en chef de son irremplaçable FLORILETTRES.
Ce mécénat indéfectible de la Fondation la Poste a favorisé l’émergence d’une multitude d’actions littéraires plus audacieuses et originales les unes que les autres.
Merci à vous qui êtes tellement sollicité d’avoir distingué notre aventure buissonnière…
Quant à Mr Christophe JOULIE, Mr Philippe DEANA et toute leur équipe énergique, je ne les remercierai jamais assez d’avoir offert l’hospitalité à ce Prix.
Grâce à eux, chaque année, les noms des auteurs se gravent et se pérennisent…
Merci de la droiture de votre engagement, de votre confiance et de votre sens aveyronnais de l’amitié…
Ce prix existe aussi grâce à de très proches complices épris de littérature. Chaque jour, ils s’engagent à mes côtés dans un ardent travail…
Je remercie donc infiniment : Florence Robert, notre éditrice, Olivia Goudard et Philippe Ginésy, mes libraires, Elizabeth Sanchez, notre secrétaire et plus encore, l’agence de presse LA BANDE LABORY et ANAIS HERVE, ainsi que les derniers venus, Nicolas Lebrun, notre COMMUNITY MANAGER et Guy Cosson, notre compagnon de route…
Et je n’oublie pas nos jeunes lecteurs du WEPLER, issus de deux écoles professionnelles : LE REBOURS et ALBERT DEMAIN. Leurs enseignants (NOMS) s’efforcent avec passion de leur redonner le goût de la lecture.
Ce soir, je voudrais enfin saluer notre arche de Noé : les 12 écrivains de notre sélection.
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Discours de Anthony Passeron Lauréat de Prix Wepler Fondation de la Poste 2022
Pour un fils et petit-fils de commerçants, c’est un honneur d’être récompensé ce soir dans une brasserie de renom, comme le Wepler. Et pour l’auteur que je suis, c’en est un d’être distingué par un prix où les librairies ont la part belle. Je ne remercierai jamais assez la librairie des Abbesses, le Wepler et la Fondation La Poste pour cette initiative qui a honoré avant moi tant d’autrices et d’auteurs que j’admire. Et je suis d’autant plus touché que je me sentais déjà très honoré de faire partie d’une sélection qui comptait tant d’écrivains et d’éditeurs chers à mon cœur.
Je voudrais remercier aussi tout particulièrement mon éditrice, Valentine Gay, et toute l’équipe de Globe. C’est difficile face à un texte qui n’est encore qu’un fichier.doc de croire qu’il puisse devenir un livre. Valentine Gay y a cru et face à mes doutes, elle a su me rassurer, en me disant un jour : « Je sais que vous êtes un écrivain. » Je ne sais pas si j’en suis un, mais il y a une chose dont je suis sûr, c’est qu’elle est une vraie éditrice. Je tiens à remercier également toute l’équipe de diffusion, de relations publiques, et bien sûr tous les libraires, qui ont réservé un accueil si formidable à mon livre.
Depuis que j’ai reçu le prix, je reçois des messages de tas de gens, que je connais ou même que je ne connais pas, qui me disent tous la même chose : « Le Wepler, c’est un beau prix. » Je me suis demandé ce qu’ils voulaient dire exactement par là. Je pense avoir une partie de la réponse : le prix Wepler est un prix au jury tournant, un prix de libraires, de journalistes et de lecteurs, un prix qui ne récompense pas un mais deux lauréats, un prix dont on n’a aucune idée à l’avance de qui il récompensera, un prix où dès lors tout est possible.
C’est donc avec une immense joie que je reçois ce « beau prix », et avec Lucie Rico dont j’admire tout le talent.
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Discours de Lucie Rico Lauréate de la Mention Spéciale du Prix Wepler Fondation de la Poste 2022
Pour écrire GPS j’ai vécu la malédiction du deuxième roman, je ne sais pas si c’est un terme assermenté. En tout cas cette idée que je suis parvenue une fois à écrire un livre par hasard, chance ou je ne sais quoi, et que maintenant le chemin ne se fera plus. Chaque phrase était une impasse. En plein dans ce doute très fécond, pour me distraire, j’ai commencé à travailler un texte sur d’autres textes. Ce que l’on appelle sans doute un texte théorique mais qui était pour moi plutôt un texte de rencontre. Un texte sur la procrastination… Par envie de saluer les mots des autres, comme on dit bonjour à des amis. De plonger dans une matière qui m’échappait, qui me fascinait et résistait aux lectures successives que je leur infligeais. Des textes non localisables mais traçant des directions/orientations > des boussoles. Parmi ces livres, il y avait La semaine perpétuelle de Laura Vazquez, et La condition pavillonnaire de Sophie Divry. J’ai entrepris d’entrer en eux par leurs à côté, leur réception, voir si d’autres parvenaient à mettre les mots dessus, à percer des mystères.
Et un des textes que j’ai trouvés était le discours de Sophie Divry lorsqu’elle a reçu la mention spéciale du Wepler, que j’ai trouvé exemplaire et que j’ai été tentée de plagier ici. Elle y parle des démons de l’écrivain, citant ainsi Jacques Roubaud, et notamment celui du doute, dans lequel je m’étais enfermé. Et cette idée, ce discours prononcé ici il y a quelques années, a déclenché un nouveau chemin.
Finalement tout s’est bien terminé car mon éditeur m’a amenée manger dans une brasserie, et la littérature est revenue à moi, en lisant et en mangeant.
Et maintenant le prix Wepler continue de lever les doutes, et je sais qu’il va me donner de la force. Il l’a fait pour moi bien avant que je commence à écrire, en m’amenant vers des textes, en y reconnaissant des textes qui allaient m’exalter. Et, de la même manière que certaines librairies ouvrent les portes de la lecture, que j’ai appris à reconnaître les maisons d’édition et voir que les couvertures blanches des éditions P.O.L me portaient toujours et étaient la promesse de textes tissés comme pour moi, le prix Wepler a été une boussole dans ma vie de lectrice. Laurent Mauvignier, Antoine Volodine, Olivia Rosenthal, Pierre Senges, Sophie divry, Leslie Kaplan, Nathalie léger, Céline Minard, Lise Charles, et maintenant Anthony Passeron ; ce prix pour moi a réalisé le prodige de tracer des routes entre les livres. Et c’est ce qui permet de tenir, de répondre aux autres textes. D’avoir envie de continuer le dialogue. Alors merci à chaque membre du jury, à Marie-Rose Guarniery, pour le prix aujourd’hui mais aussi pour les autres, qui ont abouti aujourd’hui à GPS. A Frédéric Jean-Paul Antonie Vibeke Shannon et Victoire qui continuent de bien me nourrir pour vaincre le stress, et de porter le texte dans une maison où je me sens chez moi, entourée de gens que j’aime et que j’admire, avec qui le dialogue est une évidence.
Alors je vous remercie, une dernière fois, de faire que GPS soit si entouré et continue son chemin, en si bonne compagnie. Et maintenant continuons la nôtre vers le buffet et la piste de danse.